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Les Retraités d'IFPEN Lyon
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6 octobre 2015

Le vapocraqueur de Carling ferme.

Total tourne une page en Moselle
Total a décidé d'investir 180 millions d'euros au profit de nouvelles activités sur le site de Carling.

 

Le vapocraqueur de Carling s'arrête définitivement de fonctionner ce lundi. La fermeture de cette unité de chimie de base entraîne une reconfiguration du site. Total a investi sur des activités plus technologiques, qui commencent progressivement à être opérationnelles.

C'est un nouveau chapitre qui s'ouvre pour Total en Moselle. Ce lundi, le vapocraqueur de Carling cesse définitivement de fonctionner. La fermeture de cette unité de chimie de base avait été annoncée en septembre 2013. Deux ans plus tard, elle est donc effective. Total avait pris cette décision en raison d'un problème de surcapacités pétrochimiques en Europe: un vapocraqueur est une unité qui transforme du naphta, un dérivé du pétrole, en matières premières pour fabriquer des plastiques. À Carling, Total avait chiffré ses pertes à environ 100 millions d'euros par an.

Si Carling perd définitivement cette semaine son vapocraqueur, cela ne signifie pas la fin de l'aventure industrielle du site. Certes, personne chez Total ne minore le côté émotionnel de la fermeture mais Christophe Gerondeau, le directeur de la plateforme, rappelle aussitôt que le groupe a décidé d'investir 180 millions d'euros au profit de nouvelles activités. «L'orientation générale vise à produire des produits à forte valeur ajoutée, capables de s'imposer sur des marchés spécialisés, souligne l'intéressé, nous nous donnons vraiment les moyens de ces ambitions comme en témoigne l'implantation d'un laboratoire de recherche et développement.»

Parmi les nouvelles activités qui vont être développées à Carling, celles-ci ont comme dénominateur commun la volonté de sortir des marchés de commodités pour s'orienter vers les segments à forte valeur ajoutée. Cela va se traduire en particulier par la production de nouvelles résines, comme celles qui sont utilisées dans la fabrication de smartphones. 

210 postes en moins

Le deuxième axe de développement concerne les polymères avec la montée en gamme du polyéthylène, utilisé notamment pour les emballages ultrapurs comme c'est le cas dans le domaine médical. À Carling, Total va encore augmenter sa production de polystyrène, de telle sorte que le site mosellan sera le premier lieu de production de la compagnie en Europe sur ce créneau, et le deuxième tous acteurs confondus. Total va également fabriquer en Moselle des thermoplastiques à l'usage du secteur automobile: ces matériaux ont vocation à se substituer à l'acier et donc à rendre les voitures plus légères.

Sur le plan social, les effectifs de la plateforme avant la décision de fermer le vapocraqueur s'élevaient à 554 postes. Dans le cadre de la reconfiguration, ce chiffre va tomber à 350, soit environ 210 postes en moins. Dès le début, Total s'est engagé à ne procéder à aucun licenciement. Même si les discussions ont été serrées avec les partenaires sociaux, le groupe n'a été la cible d'aucun mouvement de grève. En amont, l'idée d'arrêter le vapocraqueur avait été dûment communiquée aux pouvoirs publics, de manière à ne provoquer aucune levée de boucliers sur le front politique - comme cela a été le cas avec la fermeture de la raffinerie des Flandres à Dunkerque. 

«Dans le cadre de la transformation de nos activités à Carling, beaucoup de nos personnels vont devoir apprendre un nouveau métier, souligne Christophe Gerondeau. Cette mutation s'effectue progressivement, avec un cycle de formations à la clé. Bien évidemment, les personnes qui ont travaillé jusqu'au bout sur le vapocraqueur ne vont pas enchaîner directement sur leur nouvelle affectation.»

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