Poème écrit par notre collègue et ami Serge Fouqueau - Le Militant
Le Militant ( André, Michelin 1957)
Je te devais un jour militant mon ami,
Séduit par la portée de ta persévérance,
Par ta fidélité aux vieilles espérances,
De rendre cet hommage au parcours de ta vie.
Tu avais fait le choix d’avancer sans détour,
Avide de justice et fou de liberté.
C’était ton absolu et c’était ta fierté,
De marcher à l’étoile, marcher à l’amour
Tu as souvent connu les heures malheureuses,
D’un inégal conflit, d’une lutte à outrance.
Tu n’as jamais cherché à mesurer tes chances,
En donnant sans compter tes forces généreuses.
Lancé dans ce combat qui n’en finira pas,
Tu n’as jamais douté ni cherché à savoir,
Si quelqu’un quelque part jouait de tes espoirs.
Tu ignores le temps, tu as réglé ton pas.
Les slogans et les mots se suivent et dérivent.
Les bateleurs s’en vont professant tour à tour
Leurs folles inepties, leurs promesses d’un jour,
Les propos mensongers, les harangues plaintives.
Tu n’es jamais monté à leurs mâts de cocagne.
Si tantôt « Guevara », tantôt « Facteur Cheval »
Tu nous as prodigué ta joie et ton moral,
Et la vivante foi qui bouge les montagnes.
Tu n’es jamais allé vers les sables mouvants,
Tu n’as jamais subi le flux des océans,
Qui monte et redescend aux caprices changeants.
Ton sillage est tracé, ton cap est droit devant.
Mais qui peut en ces temps, espèce rarissime,
Emerger de la foule des indifférents,
Du vide, de l’informe, du désespérant,
Forcer notre respect et garder notre estime ?
Ton regard est encore de cristal et de ciel.
Ta fleur est rouge sang, ton sourire est limpide.
Ton cœur est chargé d’or, si tes poches sont vides,
Tu as rempli ta vie et gagné l’essentiel.
Je te devais un jour militant mon ami,
Séduit par la beauté de ta persévérance,
Par ta fidélité aux vieilles espérances,
De rendre cet hommage au parcours de ta vie.
Serge Fouqueau